L’huître a testé pour vous : le sexe.



Exceptionnellement, le test du sexe a été confié à un journaliste de l’huître. Ceci est du a une réduction du budget " testeurs ", ainsi qu’au fait que parmi tous les sujets de tests traités, le sexe est le seul a connotation positive voire agréable. Il serait donc dommage qu’un autre en profite. Bref.
Le test suivant est composé de quatre parties :


Interview du testeur :



L’huître : " Bonjour, ça va 90838 ? "

90838 : " Ouais, tranquille. Et toi ? "

L’huître : " Ca mousse. "

90838 : " Je vois… beaark. "

L’huître : " Ca arrive parfois en été quand il fait un peu chaud, bref. "

90838 : " So, wazza ? "

L’huître : " Ah oui. On t’a convoqué car tu as été tiré au sort à la dernière tombola. Tu as gagné le gros lot. "

90838 : " Trop bon ! C’est quoi ? Une voiture ? Du pognon ? "

L’huître : " Tu es trop matérialiste. Non, tu as été choisi pour réaliser un test. "

9038 : " Oula oula !!! C’est pas dans mon contrat, ça les tests ! Sans vouloir faire de mauvais esprit, les quelques testeurs que vous avez déjà eu, ils sont plus en très bon état. Je veux pas savoir ce que vous leur avez fait, mais je veux pas tremper là-dedans ! "

L’huître : " Allons, allons. Là c’est un test sympa. Tu penses bien, on n’irait pas mettre en danger nos propres éléments. Les écrivains de talent se font rares, de nos jours. Non, tiens toi bien : Tu vas tester LE SEXE ! Alors rassuré ? "

90838 : " C’est possible ça ? Et la malédiction de l’huître, les petits caractères page trois du contrat, tout ça… JE SUIS VIRE, C’EST CA, HEIN !!!! "

L’huître : " Du calme, du calme… non, on veut vraiment que tu essaies de tester… "

90838 : " Oui, moi aussi j’aimerais bien tester, mais j’ai déjà essayé : CA NE MARCHE PAS. "

L’huître : " Ecoute, c’est un peu la dèche en ce moment, on a besoin d’articles racoleurs… écoute prends ces 200 balles, c’est tout ce que j’aie… fais de ton mieux. J’attend ton article dans une semaine. Au pire écris un pipo… je veux du contenu. Et du cul bordel ! La part " psychopathe " du lectorat nous est fidèle mais c’est pas des masses. Si on arrive à récupérer du pervers, financièrement, on peut s’en sortir. Vu ? "

90838 : " Bon, je vais voir ce que je peux faire. On se voit la semaine prochaine. "



Bibliographie :


La lecture de magazines vulgaires liés à la chose s’effectue rapidement. Peu de texte, beaucoup de photos de gens tout nus, des poils et divers fluides corporels.
Absolument inintéressant.



Déroulement du test :


C’était un de ces soirs ruisselant d’ennui et de désespoir. J’errais sans but dans ma chambre, du bureau au lit et du lit à la salle de bain, me demandant en vain quoi faire. J’étais au bord de mourir de solitude lorsque le souvenir d’un test de l’huître me fit relever la tête. L’huître y promettait à ses lecteurs de tester le sexe, et d’établir sur les bases de cette expérience, un solide rapport de type professionnel.
N’écoutant donc que mon devoir, je dérobai le maigre budget alloué à la chose par l’huître et me rendit immédiatement dans les quartiers chauds. Je me suis approché de quelque femme ordinaire, le mollet rond et court vêtue, qui allait sans élégance, arpentant le trottoir dans l’attente incertaine du pervers insomniaque.
Je lui ai demandé " C’est combien ? " en regardant nerveusement autour de moi, comme un voleur dans un magasin sous vidéo surveillance. Elle s’est arrêtée, m’a dévisagé un long moment. Puis, remarquant mon T-shirt de l’huître, m’a repoussé violemment, et s’en est allée, gloussant et balançant du croupion telle une dinde de Noël qu’on aurait épargnée.
Mais persévérance étant mère de persévérance (quelque soit n c N), je suis allé voir une autre de ces filles de joies, dont les poètes ont tant vanté les mérites, et dont il me tardait de connaître les tarifs. De même, elle me scruta longtemps, avant de me traiter de sale vicieux et de menacer d’appeler la police.
Dépité, je me suis présenté devant une dernière mini-jupée, plus vieille et plus boudinée encore que les précédentes. " Bonsoir Madame, quels sont vos tarifs, s’il vous plait ? ". Me voyant ainsi tout penaud, pâle et hagard comme un huîtreux un samedi soir, elle éclata d’un rire franc et massif, qui ne manqua pas de réveiller les honnêtes gens du quartier.
" C’est sérieux ? "
Je lui ai expliqué que j’étais inexpérimenté dans le domaine (Inexpérience : cf définition de Goldmann & Sachs, Thermodynamics in solids, 1977), et que je cherchais à réaliser une étude de type banc d’essai pour un magazine de consommateurs. Elle m’a de nouveau observé, puis m’a dit que normalement je n’étais pas son genre de client, mais qu’elle pourrait faire une exception pour moi, pour seulement le double du prix normal. Damned, c’était bien plus que mon budget sexe !
Je l’ai remercié, et ai pris congé, la laissant rire de mon infortune avec ses collègues.
Mais je n’ai pas baissé les bras. (Bras, NM : partie allongée du corps, souvent liée au sexe. Exemple : Mon sexe, je l’ai pris à bras le corps, CQFD). J’ai repensé à ce slogan sur la bière qui aide les gens à avoir des relations sexuelles.
J’ai donc changé de T-shirt et me suis rendu à l’Eros, fameux club de rencontre régional, où je fus ma foi fort bien accueilli par une équipe d’hôtesses souriantes. J’ai commandé une Grimbergen, et j’ai attendu. Le temps passait et les verres de bière défilaient. (L’épisode se déroulant en relativité générale, bien sûr)
Je ne saurais dire au bout de combien de bières je l’ai remarquée.
Une jeune femme de beauté relative était assise seule, elle aussi, et descendait des shots de eye openers. (La beauté de la jeune femme se situant en relativité restreinte, très restreinte).Transporté que j’étais par l’alcool et le sens du devoir, je suis allé lui parler. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus. Je lui ai dit que mes motivations étaient d’ordre tout à fait scientifique, que je cherchais juste un partenaire afin de me livrer sur sa personne à quelques gesticulation frénétiques et spasmodiques, afin de remplir mon quota d’article pour le boulot (oui, malgré mon éthylisme avancé, j’ai tout de même pris soin de ne pas dire dans quel journal je travaillais…). Elle m’avoua que ses motivations étaient purement sexuelles, qu’elle n’avait pas pratiqué depuis déjà quelques temps, et que le désarroi qui l’habitait particulièrement ce soir là l’avait poussé à venir chercher l’aventure passagère dans ce club. Il a tout de même fallu que je lui paie quelques bières de plus avant qu’elle ne se décide à m’inviter chez elle, mais soit, c’est tout de même moins cher que les professionnelles, n’est-ce pas, on ne va pas cracher dans la soupe.
Je ne me souviens plus très bien comment nous sommes arrivés chez elle, ni comment était son appartement. Braillant et titubant, nous sommes entrés dans sa chambre, où nous avons commencé à nous déshabiller mutuellement de façon fort maladroite, voire cocasse. Je me rappelle être tombé à plusieurs reprises en essayant d’enlever mes chaussures, sous les rires hystériques de ma partenaire. Nous nous sommes enfin retrouvés en sous-vêtements, enlacés sur son lit. Je me souviens vaguement avoir essayé plusieurs fois, sans succès, de lui ôter son soutien-gorge. Finalement j’ai abandonné, et me suis plutôt laissé faire, inexpérimenté et saoul que j’étais. Après ça, tout est allé très vite. Les souvenirs que je garde de cette nuit sont plutôt confus. Une poussée hormonale, des rires, des cris, un voisin qui tape au plafond…
Je me suis réveillé en sursaut le lendemain matin, en me demandant où j’étais. En me retournant, j’ai vu ma partenaire, dont je ne me souvenais d’ailleurs même plus du nom, assise au bord du lit.
Son physique m’a paru assez clairement plus difficile que la veille.
Elle sanglotait doucement.
En fouillant dans mon portefeuille, elle avait trouvé ma carte de journaliste de l’huître…
" Espèce de salaud, tu m’as mentie, tu m’as trompée ! Sors d’ici, et que je ne te revoie plus jamais ! ".
Je suis rentré directement à la tour, et j’ai commencé à rédiger cet article.
Mes conclusions sont les suivantes :
Le sexe " professionnel " est souvent cher, mais en se débrouillant bien, on peut réussir à avoir du sexe à moindre coût. Compter tout de même un nombre conséquent de boissons dans un bar, et le prix d’une chambre d’hôtel si vous ne réussissez pas à vous faire inviter. Compter aussi un préservatif NF, de préférence sans saveur particulière, c’est moins cher.
Bref, si vous avez les moyens, vous pouvez toujours essayer, c’est rigolo, surtout la brouette tonkinoise.



Conclusions :


Pour commenter les résultats de ce test j’ai invité 90838, heureux testeur et chroniqueur permanent chez nous, Gérard Sesque, biologiste, maître Limm, vieux sage mystique que l’on ne présente plus, et Babette, actrice de X et sexologue au 36 65 60 00 à ses heures perdues.
L’huître Defaite (HD) : Alors vous venez de lire le déroulement du test et son dénouement, quelles commentaires pouvez-vous en faire ?

Gérard Sesque (GS) : Eh bien, on peut dire que l’alcool est un moyen astucieux qu’a trouvé l’être humain pour bypasser les traditionnels indicateurs de bonne condition qui généralement sont utilisés dans tout processus de séduction. Au nombre de ces bypass, on peut aussi citer la drogue, l’hypnose ou encore le kendo.

Maître Limm (ML) : Ah non ! Le kendo est une discipline noble qui ne saurait être utilisée à des fins pénétrantes !

GS : Vous savez, les arts martiaux, à la base, c’est pour l’épate. Les femelles en raffolent.

ML : Sacrilège !

Babette (B) : Tout à fait d’accord avec le monsieur. Les arts martiaux, c’est un truc de moines.

ML : Absolument Babette. La plupart des pratiquants sont abstinents (et non l’inverse, ce qui n’aurait pas de sens), et ce de génération en génération.

GS : Mais c’est contre nature !

ML : Allons allons. Vous travaillez dans le domaine de l’évolution des espèces depuis des années et son imprévisibilité vous surprend encore ?

GS : Mais, c’est que… et la descendance ?

ML : On fait avec. Ou sans, c’est selon. Moi, tel que vous me voyez, j’ai plus de 7400 ans, par exemple. Est-ce que je me trimballe des mouflets ? Je me préserve, moi !

B : Mais vous avez l’air si jeune !

ML : La pratique quotidienne des arts martiaux et de la méditation…

90838 : Et l’alcool ? Ca conserve aussi, hein !

(Maître Limm épate instantanément son adversaire en effectuant sous ses yeux le kata de l’attaque de la tortue. Epaté, 90838 reconnaît son infériorité et fait spontanément montre d’humilité.)

HD : Bon, mais nous nous éloignons du sujet. Le sexe… un commentaire 90838.

90838 : Boa, c’était tranquille, quoi.

B : Vous auriez pu me demander… vous savez, moi, c’est mon métier, j’aurais pu vous l’écrire vôtre test.

90838 : C’est pas faux ça ! Pourquoi m’avoir mis moi en première ligne !

HD : Euh… Maître Limm un commentaire ?

ML : Héhéhé. Bande d’amateurs. Réfléchissez un peu. Un huîtreux teste le sexe. Et non seulement il le teste, mais il sort de son épreuve sans une égratignure. Vous ne trouvez pas ça un peu louche ?

B : C’est vrai que c’est dur à avaler…

GS : Mais de quoi est-il question au juste ?! Moi je suis venu débattre du problème du sexe dans nos sociétés contemporaine, et on ne cesse de divaguer…

HD : Oui, c’est vrai, il faut recentrer le débat.

ML : Vous croyiez vraiment que vous alliez vous en tirer comme ça… Il est bidon vôtre test ! Pas la peine de faire 500 ans de méditation transcendantale pour s’en apercevoir !

HD : Mais… je.. je ne comprend pas… Vous affabulez ! Oh ! Maître Limm fait un malaise ! Vite, il faut l’emmener !

(Deux agents de sécurité au blason de l’huître surgissent derrière Maître Limm armés de seringues anesthésiantes. Un bruit tétanisant retenti et les deux hommes s’affalent, alors que Maître Limm demeure impassible.)

GS : Incroyable ! Le cri qui tue ! Je croyais que ce n’était qu’une légende !

ML (impassible): Pourquoi ne pas demander plutôt à 90838 ce qu’il en pense ? 90838, tu as niqué pour le test ?

(Maître Limm fixe 90838 d’un regard intense. Il effectue quelques mouvements de sa main droite et 90838 semble totalement sous son emprise.)

90838 : Ben… J’avais deux cent balles… au début je suis bien allé aux putes, comme décrit dans mon article… naturellement ça n’a pas marché… et puis… (sanglotant) et puis j’ai perdu espoir ! J’ai tout dépensé en bière ! Je me suis murgé tout seul dans un bar PMU !

B : Ce qui expliquerait le caractère elliptique de ce test, dont on eut pu supposer qu’il serait explicite. Néanmoins je tiens à rassurer les lecteurs. Si vous voulez des renseignements plus concrets sur la chose, je vous conseille de visionner mes films. Mon dernier, " La shagasse de l’espace ", bien qu’orienté divertissement SF, contient notamment des rapports sexuels entre adultes consentants et épilés. Si vous avez des questions, vous pouvez me joindre sur ma hot line, je me ferais un plaisir de vous répondre pour 2 euros la minute seulement… En même temps je comprend mieux l’huître : je l’aurais pas fait pour deux cents balles.
(Babette distribue un DVD à chacun, 90838 transpire, Maître Limm sourit, Gérard cache mal son émotion, L’huître bave et couine.)

HD : Merci Babette. Gérard une conclusion scientifique ?

GS : fort jolie photo sur la jaquette…

(Maître Limm opine)

HD : Gérard !

GS : Ah oui. Comme le soulignait Maître Limm, la reproduction sexuée assure l’imprévisibilité de l’évolution humaine. La sélection sexuelle, impitoyable si elle en est, assure un facteur de hasard qui rend la grande aventure humaine passionnante à observer, surtout si on imagine qu’elle aurait pu être purement déterministe si elle ne se bornait qu’à la survie du plus fort. Par contre je n’ai pas dit que c’était pour le bien de l’espèce… si ça se trouve, notre sexualité nous mènera tous à notre perte.

B : Mais c’est horrible ! Que pouvons-nous faire pour enrayer ça ?

GS : Deux solutions : devenir Raellien, ou boire de l’alcool.

90838 : Raellien ?

GS : Oui. La secte des Raelliens permet à tous le plaisir de rapports sexuels réguliers, y compris avec des nenfants, tout en se démarquant clairement de la stratégie reproductive habituelle : ils se clonent.

HD : Mais que font-ils des clones ?

GS : Ben c’est leurs nenfants.

90838 : Mais euh… c’est ouvert à tous ?

B : Mais c’est horrible !

GS : Oui. Moi je me suis mis à la bouteille, ça tue les microbes.

HD (en apparté) : 90838, on t’a déjà expliqué, tu peux pas, on te dit. C’est dans ton contrat… (A tous) Veuillez l’excuser, d’habitude c’est un type super mais ce soir je le sens vicieux.

ML : Essayez la méditation. Y a que ça de vrai. Ca et les massages thaïlandais !

(Maître Limm rit, les autres le regardent.)

HD : Très bien, merci à tous d’être venu, ce fut.. euh… instructif.

Chacun se disperse, Gérard sort sa bouteille de Cabougnette, et Maître Limm part avec Babette, qui comme toute femelle qui se respecte, a su reconnaître le mâle dominant.

HD (en aparté avec 90838) : Bon, ça s’est vu… en même temps Maître Limm c’est vrai qu’on la lui fait pas. Il est ceinture de satin de Kama-Sutra… Mais ce que tu disais, là, sur ce que tu as fait de l’argent…

90838 : Je suis désolé ! Je recommencerai pas, pitié !

HD : Non non… on peut tourner ça à notre avantage… et si tu testais l’alcool ? Tu as déjà l’expérience, tu n’as plu qu’à pondre ton article…

90838 : OK boss. Merci.
 


Conclusion :

En conclusion, on peut dire que le sexe, ben… euh… c’est pas gagné.
Mais euh… c’est sûrement vachement bien. (D’après résultats du sondage Pipop-Hynoose 2003, auquel Maître Limm, Babette et Gérard ont participé.)
La semaine prochaine, l’huître testera pour vous : l’alcool.
Merci de votre lecture.
 

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